Dante LIBRALESSO, habitant du Bois de Mont trop tôt disparu en 2010, a composé de nombreux poèmes.
En voici un (du site MPLF.BE) :
Algérie, années 90
Le désert s'est couché sur son étoile,
les scorpions assèchent les théières...
Patient, le feu du ciel opère:
la roche crache sa genèse.
Chaque larme est une masse,
poussière de quartz,
et chaque larme est l'atome,
et la masse une terre fiévreuse:
demain était hier.
Le rêve ne dicte plus sa poésie
sur les cimaises du firmament:
la mort à son zénith
présente son arme blanche,
érige le cauchemar,
son ombre bâfre l'encre bleue
d'une page lunaie...
Dans la clarté d'un astre pâle,
l'acier s'aiguise,
libère des fleuves globulaires...
Mais le coeur de l'acier bat petit:
lui qui voulait seulement trancher
l'élan des rédempteurs...
Et la lune bat petite:
elle qui voulait juste éclairer
la table du poète...
Plus loin, au-delà du vent,
derrière le souffle d'une lumière en délire,
encore sur la terre, le dos tourné à l'est,
l'exécutif n'existe pas; le dos tourné à l'est,
exécutants exécutés au face à face
n'existent pas...
Personne ne meurt au crépuscule,
l'aurore les chiffre en nombre...
Le soleil tombe sur l'Algérie...
Le jour se lève
et regarder
l'audience de l'aube
dans le délire de la lumière
c'était divin...
Ci-dessous, une photo de Dante, "améliorée"...
